Lettre publique aux médias

Publié le par sans-nom-patronymique

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Lettre
publique aux médias



Nous,les marocains d'Algérie, voulons attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la tragédie qu’à connue la communauté marocaine d’Algérie suite aux conflits politiques qui perdurent entre les deux pays ( Algérie et Maroc). Nous voulons dénoncer à travers les médias les actions de violences exercées par les autorités algériennes, en représailles à des conflits politiques, sur la communauté d’origine marocaine de ce pays, une communauté vivant paisiblement et légalement, depuis plusieurs générations. Notre action s’inscrit dans la lutte contre les violations des droits de l’homme que subit les populations civiles sans défense en temps de guerre ou lors des conflits et discordances politiques . Pour comprendre le drame survenu en 1975 et gardé en silence depuis plus de 30 ans, il est indispensable de retracer brièvement l’histoire de cette la communauté longtemps occultée.

La communauté marocaine en Algérie est la plus ancienne des communautés de ce pays ; de ce fait beaucoup de ces familles ont perdu au fil des générations tout lien avec leur pays d’origine, le Maroc. En outre les mariages mixtes sont venus fondre cette communauté dans la société Algérienne.
L’indépendance de l’Algérie a eu pour effet de plonger les familles d’origine marocaine dans l’ostracisme et l’exclusion aggravés par les multiples conflits Algéro/Marocains dont le premier remonte à Octobre 1963. Ce conflit appelé ‘la guerre des sables’ a été déclenché suite au refus des pouvoir publics algériens d’honorer leur engagement pris avec le Maroc concernant la modification des frontières au profit de ce dernier. Le conflit armé n’a duré que quelques jours avant de prendre fin sur un statut quo, mais ses retombées sur les marocains d’Algérie ont été importantes. En effet, en 1963, des centaines de familles ont été expulsés vers le Maroc et spoliés de leurs biens. Ces familles se sont retrouvées complètement démunis dans un pays inconnu pour la plupart d’entre elles, et où elles ont été livrées à elles-mêmes. Aucune structure d’accueil n’a été mise en place au Maroc excepté des tentes dressées a cet effet pour l’hébergement et quelques vivres distribués les premiers jours de leur arrivée. Ces expulsions ont été occultées d’un côté comme de l’autre. Les expulsions les plus douloureuses ont été celles des familles mixtes qui ont été dépecées selon une règle aussi simpliste qu’ignoble: les enfants suivaient toujours le père. Lorsque ce dernier était marocain, il était expulsés avec les enfants considérés marocains au même titre que leur père. La mère restait en Algérie. Lorsque c’était la mère qui était marocaine, elle était expulsée seule. Car elle seule était étrangère. Le Maroc a dénoncé timidement ces expulsions. ]

Malgré des accords de paix signés, les relations sont restées tendues entre les deux pays. Après 1963 d’autres expulsions ont eu lieu mais moins importantes en nombre que la précédente. Elles s’opéraient sur dénonciation ou règlement de compte. Là, également, les familles n’avaient le droit d’emporter que les vêtement qu’elles portaient sur elles.



Le conflit de 1975 concernant le Sahara dit à l’époque occidentale a été le plus dramatique pour la communauté marocaine d’Algérie. Le 8 décembre 1975 alors que les 2 pays étaient au bord de l’affrontement militaire, des milliers de familles d’origines marocaines ont été déportées manu militari, à la frontière. La chasse aux marocains a été déclenchée un jour de fête( Aïd Al-Adha dite fête du mouton). Ce jour là, la police algérienne a fait irruption chez des familles marocaines qui fêtaient paisiblement l’aïd pour les arracher de chez elles et les déporter au Maroc où beaucoup ne connaissaient plus personne. Les couples mixtes étaient éclatés selon la règle précitée. La chasse aux marocains et marocaines étaient ouverte dans tout le pays. Ces derniers étaient enlevés sur leurs lieux de travail, dans la rue, et même dans les lycées car la déportation a été aussi inhumaine que désordonnée. Des adolescents et adolescentes enlevés des collèges et lycées se sont trouvés déportés seuls dans la foulée sans leur parents restés en Algérie. Les déportations ont été accompagnées de violences et de maltraitances dont les victimes gardent encore les séquelles. Cette tragédie humaine, a été également à l’instar des précédentes , gardée sous silence. Le gouvernement marocain n’en a parlé que brièvement et timidement alors que des milliers de familles privées de leurs proches, de leurs enfants , de leur parents se trouvaient sous des tentes à Oujda. Livrés à eux même ou presque, certains déportés (surtout les hommes) ont mis le cap sur l’étranger ( Europe), d’autres ont regagné leur chez eux, en Algérie, clandestinement car la frontière étant surveillée militairement, conflit oblige, ils ont risqué leurs vies.


La communauté marocaine d’Algérie bien que bien intégrée et même confondue dans ce pays était repérable et distinguée de la société algérienne à cause de la mention SNP ( sans nom patronyme) apposée, sur leur carte d’identité, par les autorités françaises à l’époque de la colonisation . Ce signe distinctif reconduit par les autorités algériennes de l’indépendance a été vécu par cette communauté comme une stigmatisation. Ce qui a poussé certains membres de celle-ci à assimiler cette mention à l’ étoile de David’ des marocains .



Notre objectif :


1- porter au grand jour une page noire de l’histoire du Maghreb gardée trop longtemps à l’ombre.

2- créer un espace de solidarité, de rencontres et de communications pour toutes ces victimes et les soutenir.

3- attirer l’attention des responsables sur les conséquences du conflit du Sahara sur la population civile (séparation de familles suite à la fermeture de la frontière depuis 1994) .

4 Auprès du Maroc
Demander à ce pays de donner à ce drame toute la dimension qu’il mérite en œuvrant politiquement pour la restitution de leur biens spoliés et de reconnaître les expulsés comme des victimes d’un conflit politique et agir en conséquence.

1-Auprès de Algérie
Soutenir l’action de l’AMA pour la réparation morale et matérielle des préjudices subis par les expulsés.


Nous demandons à tous les démocrates épris de justice de soutenir notre jeune association pour que ces actes ne répètent pas pour que ces actes répressives et injustes ne restent pas impunis.


Paris le 8 décembre 2007

F. Ben Ali

Publié dans Documents historiques

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G
<br /> Superbe post il y a tant de vérité <br /> <br /> <br />
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E
<br /> Mon cher Abdel...<br /> <br /> Je suis ton ami...sensible à ton combat que je considère également mien...<br /> Et à ce titre, je veux être le 1er à poster sur ton nouveau blog...<br /> Mais pour te dire quoi mon cher ami?...<br /> Puisqu'on s'est presque tout dit... si quand même! ...:<br /> <br /> je veux te dire encore qu'Allah 3azza wa jella purifie nos coeurs de maghrébin de toutes les ranchoeur et nous incite tous à la fratenité qui devrait être la notre ...<br /> <br /> "inahou quarib moujib edd3aouat"...Amine!<br /> <br /> <br />
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