Wanted ! »

Publié le par sans-nom-patronymique

bouhadjar
HOCINE: L'AUTEUR DE LA DEPORTATION A DEUX HEURES DU MATIN


Nous sommes en Algérie au mois de décembre 1975. La tension qui règne parmi la communauté marocaine est indicible. Ce qui n’était que rumeur au début s’avère bien fondé par la suite. Chaque jour le bouche à oreille rapporte des nouvelles aussi sinistres les unes que les autres : un tel a été arrêté à tel endroit, tel autre a été refoulé et a abandonné sa femme et ses enfants parce qu’il est marocain et sa femme algérienne, telle femme marocaine pleure déjà sang et eau parce que son mari est algérien... Certaines gens commencent à disparaître du jour au lendemain : des jeunes, des moins jeunes… L’étau se resserre chaque jour un peu plus. Je me rends finalement à l’évidence qu’ils ont été expulsés tout simplement ; quelques-uns sont « partis » dans leurs vêtements de travail, c’est-à-dire qu’ils ont été arrêtés sur leurs lieux de travail et expulsés, comme on dit : « barra barra ».

Pour ma part, on me recherche d’abord à notre ancienne maison avec ma photo dans la main d’un agent de police. C’est une jeune voisine marocaine qui leur apprend que nous avons déménagé. Elle nie me connaître ni connaître notre nouvelle maison. Je ne peux pas gambader bien longtemps. Quand vous avez un chasseur de prime à vos trousses, personnifié par l’état lui-même, soyez sûrs que vous manquerez bientôt de souffle. Je suis arrêté une quinzaine de jours plus tard par des gendarmes. Le reste, je crois, est facile à deviner.

J’ai bénéficié d’une seule faveur en revanche ; j’ai été dispensé de passer mes nuits à la gendarmerie, à l’instar de beaucoup de mes compatriotes, parce que j’étais malade. On s’est contenté de recueillir les informations me concernant et me relâcher. Grâce à Dieu, j’avais un casier judiciaire vierge. Autrement, on m’aurait pendu haut et court !


Par yassine alias houcine.

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